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15 juin 2017

LivingHArt ou le Petit Festival Trimestriel d’Art Haitien !


La 4e  édition du rendez-vous trimestriel d’exposition et de création artistique vive, LivingHArt, aura lieu ce dimanche 18 Juin 2017 à La Reserve Restaurant, pour lancer une saison estivale qui s’annonce riche.
Living Haitan Art, dit LivingHArt n’est plus aujourd’hui le premier fait d’arme dans l’événementiel de la jeune designer haïtienne tenace et fougueuse, Rose Gaëlle Pierre. C’est devenu un rendez-vous trimestriel d’exposition artistique unique en son genre.
LivingHArt, en moins de 2 ans s’est installée comme une tendance qui prend chair, une nouvelle approche dans la promotion de nouveaux talents et la vente de l’art haïtien. Une bonne frange de la jeunesse l’accueille déjà avec enthousiasme et satisfaction. Si au départ, les ‘lineup’ peu denses et des artistes pas encore confirmés avaient du mal à attirer la grande foule et électrifier une assistance jeune et curieuse. Aujourd’hui, délocalisé à Pétion-Ville, à la Reserve Restaurant, LivingHArt promet désormais à chaque édition une ambiance bouillante et dévoile son petit de lot de surprise. Nous ne savons jamais à l’avance le tour que Gaëlle va sortir de son « djakout ». Un caricaturiste intéressant ou un slameur talentueux et captivant ?
Gaëlle doit le succès et la continuité de LivingHArt à sa détermination et le coté innovateur de sa personne. Mais aussi, elle a su, depuis le début, agrémenter l’événement d’une particularité rappelant un grand principe de festivals à succès tels le FIEALD-Festival international d'expression artistique libre et désordonné-, par exemple. L'idée est simple, c’est offrir un lieu d'expression artistique pas trop sélectif pour les artistes en herbe ou en promotion. Sans aller en profondeur dans la constitution des ‘lineup’, il apparait très clair qu’à LivingHArt la priorité n’est pas de regrouper une pléiade d’artistes ayant déjà un nom et tout un passif dans leur domaine. Ainsi, longtemps tapis dans l’ombre des bals et des festivals de Kompa et autres, des rappeurs, slameurs, poètes et j’en passe s’y font dépuceler, pour le plaisir d’un public en quête de découverte.
LivngHArt, ça se revêt aussi d’une couleur assez locale, nous y retrouvons surtout de l’art haïtien. Il n’y a pas cet impératif d’aller piocher dans des cultures étrangères pour nous apprivoiser avec de l’art venant d’ailleurs. Les artistes et les expressions de toutes sortes que nous y trouvons se rattachent de quelque manière que ce soit à notre terroir.
A LivingHArt, ça respire la jeunesse et Gaëlle en garde jusqu’ici le coté original.
Jeune et patiente, malgré les  succès des éditions précédentes, Gaëlle garde la tête sur ses épaules. L’événement regroupe plusieurs domaines artistiques: caricatures, spectacles vivants, spectacles musicaux (rap, slam, kompa, etc..), et des expositions de tout genre qui se succèdent. Cette diversité, ç’est ce qui rend LivingHArt si unique et qui fait qu’il continue à devenir de plus en plus attractif.
Cependant, pour se hisser au sommet des ambitions de sa conceptrice, LivingHart devra pouvoir surmonter certains défis. Le premier serait de perdurer. Dans le domaine de l’événementiel en Haïti, tout devient très vite lassant et est vite oublié. Nous nous attarderons pas dans une analyse en profondeur, mais voyons rapidement deux facteurs fondamentaux expliquant cette réalité.
Le premier concerne le public. Habitué à un mode de divertissement traditionnel où les spectacles et les événements artistiques se suivent et se ressemble, le public haïtien semble ne pas savoir apprécié un loisir concocté et offert dans le souci de l’innovation. Et quand je dis public, j’inscris la jeunesse d’aujourd’hui en ligne de force. Un défi de taille si nous considérons que ce qui anime même le moteur de LivingHArt, c’est l’innovation.
Le second concerne, le sponsoring. Une question qui me revient souvent : En matière d’événement artistique ou culturel de nos jours, aux yeux des grandes entreprises de la place, qu’est-ce qui est sponsorisable ? Les événements semblent être évalués plus pour les gens qui les représentent et le nombre de gens susceptibles de s’y rendre que pour ce qu’ils représentent vraiment ; il est difficile sans « contact » de tirer son épingle dans un environnement devenu de plus en plus hostile et mesquin. Un enjeu de taille, qui constitue un fardeau pour tous ceux qui s’investissent dans ce secteur chez nous.
Comme le dit notre adage « Piti, piti zwazo fè nich li » et c’est tout le bien que nous souhaitons à LivingHArt. Muni déjà du caractère festif et organisé à époque fixe et récurrente que cet événement devienne notre « Petit  Festival trimestriel d’Art Haïtien ».
                                                                                                                       
Nathanaël DELVA

Economiste Quantitativiste


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