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15 juin 2017

LivingHArt ou le Petit Festival Trimestriel d’Art Haitien !


La 4e  édition du rendez-vous trimestriel d’exposition et de création artistique vive, LivingHArt, aura lieu ce dimanche 18 Juin 2017 à La Reserve Restaurant, pour lancer une saison estivale qui s’annonce riche.
Living Haitan Art, dit LivingHArt n’est plus aujourd’hui le premier fait d’arme dans l’événementiel de la jeune designer haïtienne tenace et fougueuse, Rose Gaëlle Pierre. C’est devenu un rendez-vous trimestriel d’exposition artistique unique en son genre.
LivingHArt, en moins de 2 ans s’est installée comme une tendance qui prend chair, une nouvelle approche dans la promotion de nouveaux talents et la vente de l’art haïtien. Une bonne frange de la jeunesse l’accueille déjà avec enthousiasme et satisfaction. Si au départ, les ‘lineup’ peu denses et des artistes pas encore confirmés avaient du mal à attirer la grande foule et électrifier une assistance jeune et curieuse. Aujourd’hui, délocalisé à Pétion-Ville, à la Reserve Restaurant, LivingHArt promet désormais à chaque édition une ambiance bouillante et dévoile son petit de lot de surprise. Nous ne savons jamais à l’avance le tour que Gaëlle va sortir de son « djakout ». Un caricaturiste intéressant ou un slameur talentueux et captivant ?
Gaëlle doit le succès et la continuité de LivingHArt à sa détermination et le coté innovateur de sa personne. Mais aussi, elle a su, depuis le début, agrémenter l’événement d’une particularité rappelant un grand principe de festivals à succès tels le FIEALD-Festival international d'expression artistique libre et désordonné-, par exemple. L'idée est simple, c’est offrir un lieu d'expression artistique pas trop sélectif pour les artistes en herbe ou en promotion. Sans aller en profondeur dans la constitution des ‘lineup’, il apparait très clair qu’à LivingHArt la priorité n’est pas de regrouper une pléiade d’artistes ayant déjà un nom et tout un passif dans leur domaine. Ainsi, longtemps tapis dans l’ombre des bals et des festivals de Kompa et autres, des rappeurs, slameurs, poètes et j’en passe s’y font dépuceler, pour le plaisir d’un public en quête de découverte.
LivngHArt, ça se revêt aussi d’une couleur assez locale, nous y retrouvons surtout de l’art haïtien. Il n’y a pas cet impératif d’aller piocher dans des cultures étrangères pour nous apprivoiser avec de l’art venant d’ailleurs. Les artistes et les expressions de toutes sortes que nous y trouvons se rattachent de quelque manière que ce soit à notre terroir.
A LivingHArt, ça respire la jeunesse et Gaëlle en garde jusqu’ici le coté original.
Jeune et patiente, malgré les  succès des éditions précédentes, Gaëlle garde la tête sur ses épaules. L’événement regroupe plusieurs domaines artistiques: caricatures, spectacles vivants, spectacles musicaux (rap, slam, kompa, etc..), et des expositions de tout genre qui se succèdent. Cette diversité, ç’est ce qui rend LivingHArt si unique et qui fait qu’il continue à devenir de plus en plus attractif.
Cependant, pour se hisser au sommet des ambitions de sa conceptrice, LivingHart devra pouvoir surmonter certains défis. Le premier serait de perdurer. Dans le domaine de l’événementiel en Haïti, tout devient très vite lassant et est vite oublié. Nous nous attarderons pas dans une analyse en profondeur, mais voyons rapidement deux facteurs fondamentaux expliquant cette réalité.
Le premier concerne le public. Habitué à un mode de divertissement traditionnel où les spectacles et les événements artistiques se suivent et se ressemble, le public haïtien semble ne pas savoir apprécié un loisir concocté et offert dans le souci de l’innovation. Et quand je dis public, j’inscris la jeunesse d’aujourd’hui en ligne de force. Un défi de taille si nous considérons que ce qui anime même le moteur de LivingHArt, c’est l’innovation.
Le second concerne, le sponsoring. Une question qui me revient souvent : En matière d’événement artistique ou culturel de nos jours, aux yeux des grandes entreprises de la place, qu’est-ce qui est sponsorisable ? Les événements semblent être évalués plus pour les gens qui les représentent et le nombre de gens susceptibles de s’y rendre que pour ce qu’ils représentent vraiment ; il est difficile sans « contact » de tirer son épingle dans un environnement devenu de plus en plus hostile et mesquin. Un enjeu de taille, qui constitue un fardeau pour tous ceux qui s’investissent dans ce secteur chez nous.
Comme le dit notre adage « Piti, piti zwazo fè nich li » et c’est tout le bien que nous souhaitons à LivingHArt. Muni déjà du caractère festif et organisé à époque fixe et récurrente que cet événement devienne notre « Petit  Festival trimestriel d’Art Haïtien ».
                                                                                                                       
Nathanaël DELVA

Economiste Quantitativiste


28 janvier 2017

Formation continue sur la collecte électronique des données


PENTAGONE CONSULTING GROUP



FORMATION CONTINUE SUR ODK  
A PROPOS DE LA FORMATION


      |      , TEL: 4805-5756/ 3716-2110

L'ambition de cette formation est de confronter ses participants à la conjoncture actuelle où la technologie devient un dénominateur commun dans tous les domaines scientifiques. Dans ce contexte, elle s’est aussi immiscée dans la statistique. Ainsi, avec le temps de nombreux progrès ont été faits en ce sens dans la mise en œuvre de certains logiciels de traitement et d’analyses des données statistiques (SPSS, Stata, R, CsPro, etc.), dans le souci d’améliorer d’une part, la qualité de l’information collectée avant de la traiter et d’autre part perfectionner la science. 

Vu ces récentes innovations, quelques entreprises se sont modernisées en utilisant des logiciels appropriés pour faire la collecte et saisie des données importantes. Cependant, ces logiciels restent encore inconnus et non utilisés par une grande partie des entreprises/professionnels du domaine.

Ainsi, tenant compte de la demande incessante du marché et grâce aux différentes expériences acquises par les membres de PENTAGONE CONSULTING GROUP (PCG), la firme a jugé bon d’organiser un séminaire de formation de 4 jours, sur la maitrise de l’application Open Data Kit (ODK) destinée globalement à tous ceux œuvrant dans les domaines liés à la Recherche quantitative et qualitative.

La démarche principale de la formation consistera à initier les participants à la conception et à la gestion des enquêtes avec ODK en utilisant le serveur ONA.

Qui devrait participer ?

  • Les Chercheurs, Statisticiens et Sociologues ;
  • Les Planificateurs, Responsables et Officiers de suivi et évaluation ;
  • Le professionnel œuvrant dans les domaines d’études, de recherche, d’analyse de données, d’enquêtes ou des sondages intéressés par ces compétences ;
  • L’étudiant finissant ou mémorant dans les centres universitaires publics ou privés ;
  • Les Responsables de firme de sondage ou d’enquête en quête de nouvel outil de collecte d’informations ;
  • Toute autre personne oeuvrant dans la collecte des données.

Objectifs de la formation   

  1. Apprendre aux participants à utiliser les nouvelles technologies de l’information et de la communication pour rendre plus efficientes les recherches ;
  2. Améliorer la maîtrise des techniques de collecte et de saisies des données des professionnels œuvrant dans la recherche scientifique ;
  3. Permettre aux participants de maîtriser l’application ODK Collect ;
  4. Permettre aux participants de maitriser le serveur ONA comme server de gestion de données;
  5. Permettre aux participants de maitriser la saisie de données Web avec Enketo;
  6. Proposer de nouveaux outils de collecte de données et de traitement d’informations.

Le format de la formation

  • Quatre journées de formation en 4 weekends
  • Six heures de cours chaque samedi (en français et créole haitien) avec quiz et supports de cours.

Contenu de la formation

1.     Enquête et Technologie : Enjeux
  • Evolution de l’enquête papier vers la collecte électronique
  • Avantages de la collecte électronique
  • Inconvénients de la collecte électronique
  • Les différentes applications et formes de collecte électroniques
2.     Introduction de l’application Open Data Kit (ODK)
  • Historique
  • Outils utilisés
3.     La création d’un formulaire sur format XLS
  • Rappel des différents niveaux de mesure
  • Les différentes structures de données prises en compte par le format xls
  • Les différentes options disponibles sur le format xls
  • Pratique sur un formulaire
4.     Utilisation d’un serveur pour recevoir les données
  • Présentation des serveurs disponibles (Formhub, Enketo,  ONA, etc.)
  • Présentation du serveur ONA (avantages et inconvénients)
  • Pratique : Création d’un formulaire sur ONA
5.     Programmation des tablettes pour envoyer les formes sur un serveur
  • Quelles applications dois-je utiliser ?
  • Téléchargement de l’application et programmation
  • Pratique : Essai de programmation
6.     L’utilisation du serveur ONA
  • Visualiser et éditer les données reçues sur ONA
  • Exporter les données sur un autre format (CSV, Excel, SAV, KML, etc.)
  • Gérer le partage sur ONA
7.     La saisie Web
  • Connaitre Enketo
  • L’utilisation d’Enketo pour visualiser les formes et saisir  des données
8.     Les logiques complexes
  • La prise en charge des contraintes
  • La prise en charge de l’apparence
  • La prise en charge des sauts
  • La prise en charge des filtres
  • La prise en charge de données externes

Réservation

Pour réservation, veuillez remplir le formulaire suivant: 
https://enketo.ona.io/x/#YBWZ

Responsable de la formation

La formation sera assurée par un spécialiste en Gestion de données et un spécialiste en Recherche.
Les deux principaux formateurs sont:

Pierre Philippe Wilson REGISTE
Statistician and Data specialist
Currently Data and Information System Officer for CARE HAITI
He manages an Information System for the Education Program of CARE HAITI and uses ODK Collect as the main data collection platform.

ET


Max-Prosper FORTUNA
Statistician and Research specialist
Currently work as Research coordinator at CLE HAITI
He always uses ODK Collect to make all his researches at CLE HAITI.

Exigences

La formation sera réalisée en présentielle à l’Académie de Formation et de Perfectionnement des Cadres (AFPEC) sis au 12, rue Pacot entre Bellevue et rue 4. Elle aura lieu le 4, 11, 18 et 25 mars 2017.

Le coût de la formation est de 15 000 mille gourdes.


INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES







Engagement
4 samedi de formation : 6h chaque samedi
Langue
En français et créole haïtien
Comment réussir
Participer à toutes les séances et réussissez tous les devoirs notés pour terminer le cours.

Pour toutes informations supplémentaires, veuillez nous contacter
PENTAGONE CONSULTING GROUP (PCG)
10, Impasse Myrthe, Ruelle Faustin, Delmas 49
Tel: 4805-5756/ 3716-2110
Mail: pentagoneconsultinggroup@gmail.com
Facebook.com/Pentagone Consulting Group  
Instagram.com/Pentagone_CG


13 novembre 2016

A propos des discussions sur les sondages

A bien écouter les médias traditionnels et à lire la plupart des textes sur les réseaux sociaux, il semblerait que les sondages d’opinions sont devenus, en une journée (entre le 8 et le 9 novembre 2016), une méthode scientifique désuète et dépourvue de toute sa splendeur d’antan. Beaucoup des analystes affirment, à tort ou à raison, que Donald Trump a fait mentir les 300 sondages d’opinions qui ont tous donné Hilary Clinton gagnante des élections américaines.
Ce n’est pas la première fois que les résultats des sondages électoraux diffèrent des résultats des votes. C’était aussi le cas pour le Brexit (référendum consultatif réalisé en Grande Bretagne sur la sortie dans l’Union Européenne). Alors, comment expliquer cette différence entre les résultats des sondages et la réalité ? Les sondages seraient-ils devenus réellement désuets dans la compréhension de la réalité électorale mondiale ?
Ce présent article est une analyse des différentes limites des sondages d’opinions expliquant le pourquoi de ces différences entre les résultats et proposant des pistes de solution.

Sondage et sondage d’opinion

Tout d’abord, c’est quoi un sondage ?
Le sondage est considéré comme une méthode statistique ayant pour but de mesurer des proportions d’une ou de différentes caractéristiques d'une population à partir de l'étude d'un échantillon de celle-ci (seulement une partie de la population). Ici, on entend par population l’ensemble des éléments sur lesquels les caractéristiques seront mesurées.
En marketing et dans les élections, le sondage d’opinion constitue une application des techniques de sondages à une population humaine afin de déterminer les préférences des individus de cette population en étudiant un échantillon de cette dernière.

Les limites inhérentes à tout sondage d’opinions

Les sondages d’opinions constituent une méthode scientifique très utilisée par beaucoup d’organismes et d’institutions. Cette méthode leur fournit beaucoup de solutions à des problèmes dont ils faisaient face comme comprendre les désirs des consommateurs en Marketing ou comprendre les intentions de vote des potentiels électeurs dans le cadre de la réalisation d’une élection.
Aussi utiles que puisse être un sondage d’opinion, il regorge de limites qui méritent d’être pris en compte dans leurs analyses. Les limites qui sont inhérentes à tous les sondages d’opinions sont :

1-  Echantillonnage, niveau de confiance et marge d’erreur

Le sondage utilise un échantillon (une partie) de la population cible pour mesurer les opinions ou préférences de cette partie. Les opinions mesurées sont alors extrapolées à toute la population sous certaines conditions. Ces conditions sont celles qui ont été prises en compte dans le calcul de l’échantillon à interviewer.
L’une de ces conditions est le niveau de confiance choisi. Etant réalisé sur seulement une partie de la population, il ne sera pas possible de savoir avec une confiance de 100% si les opinions mesurées correspondent aux opinions de la population. Le niveau de confiance est cet élément qui permet d’inclure dans le sondage la probabilité de se tromper dans le choix de l’échantillon.
La plupart des sondages utilisent un niveau de confiance de 95% donc un risque de se tromper de 5%. Ce qui signifie qu’en faisant le choix aléatoire de l’échantillon, en moyenne 5 fois sur 100 (en supposant que 100 échantillons aléatoires ont été tirés), les opinions mesurées peuvent ne pas correspondre aux opinions de la population. Quand l’échantillon est bien choisi c'est-à-dire que les opinions mesurées correspondent aux opinions de la population, il est dit représentatif de la population. Dans le cas contraire, il n’est pas représentatif.
La marge d’erreur est un autre paramètre qui est utilisé dans le calcul de l’échantillon. Et cette marge d’erreur permet de construire des intervalles dans lesquelles devraient se trouver le vrai pourcentage des opinions de la population si l’échantillon est représentatif. Il est donc primordial d’utiliser les intervalles de confiance dans l’analyse des opinions car ils permettent de cerner dans quelle fourchette devrait se trouver le pourcentage réel des opinions.
Par exemple, pour un sondage électoral avec une marge d’erreur de 3% où le candidat X a obtenu 46% des intentions de vote et le candidat Y 44.5%. Les intentions de votes réels de la population devraient se situer entre 43% et 49% pour le candidat X et entre 41.5% et 47.5% pour le candidat Y si l’échantillon est représentatif. Dans un cas pareil, il ne serait nullement étonnant que le candidat Y obtienne plus de voix que le candidat X car les vraies intentions de vote peuvent être de 44% pour le candidat X et 45% pour le candidat Y (compris dans les intervalles de confiance).
Donc l’analyse des pourcentages (estimation ponctuelle) uniquement n’est pas complète et ne permet pas toujours de savoir avec exactitude qui a réellement plus d’intentions de votes (surtout quand l’écart entre les candidats n’est pas grand).

2-  Hypothèse de vérité

L’un des fondements des sondages d’opinions résident dans le modèle béhavioriste supposant que les individus de l’échantillon qui seront interviewés vous diront la vérité sur leurs opinions. Or, il est tout à fait possible que, pour des raisons inconnues, certains des interviewés ne vous révèlent pas leurs réelles opinions ou que les opinions révélées lors d’un sondage changent en fonction des informations reçues par l’individu après l’interview. Il est même possible que choisir entre deux ou plusieurs candidats ne tient qu’à un fil pour l’interviewé.
Dans un cas pareil, la mesure des opinions de l’échantillon peut ne pas refléter les opinions de la population au moment des votes.

3-  Temps de validité

Les enquêtes d’opinions présentent les résultats des opinions collectées sur l’échantillon pendant la période de collecte. C’est donc une photo ou un instantané des opinions des interviewés pour une période spécifique. Les sondages sont donc valides uniquement pour la période de collecte des informations.
Beaucoup de facteurs peuvent modifier les opinions et les préférences des interviewés entre la période de réalisation d’un sondage électoral et les élections.  C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les candidats intelligents utilisent les résultats des sondages électoraux pour mieux comprendre leurs forces et leurs faiblesses et essayer de se renforcer dans les lieux où ils sont faibles.
Dans une pareille dynamique, il n’est pas étonnant de voir des candidats faire mentir les sondages. Car, premièrement, les sondages réalisés avant les élections n’ont aucune validité le jour des élections en raison du caractère changeant des opinions des humains ; et deuxièmement, les résultats sont utilisés pour modifier les opinions des individus de la population.

Vers des résultats plus précis

Les limites inhérentes aux sondages et le caractère changeant des opinions des humains rendent plus difficiles la compréhension des préférences de la population. De ce fait, des études statistiques plus approfondies méritent d’être réalisées en utilisant des méthodes quantitatives et qualitatives afin de mieux cerner les préférences de la population cible.
Il ne faut pas cesser d’utiliser les techniques de sondages dans la compréhension des opinions comme dans le cas des sondages électoraux. Par contre, il faut analyser les résultats en fonction de la marge d’erreur utilisée dans le cadre du calcul des échantillons et il faut relativiser les résultats sachant que les opinions et préférences des individus sont changeantes.
Notez bien qu’un sondage électoral ne dit pas quel sera le résultat des élections ! Au contraire, il renseigne sur les intentions de vote des électeurs à un moment précis et sert d’outil d’aide à la décision stratégique en vue de changer les opinions.
Les sondages d’opinions ne tombent pas en désuétude. C’est la compréhension et les attentes du monde des résultats des sondages qui doivent évoluer !!!


      Auteur : Pierre Philippe Wilson REGISTE
Contact : pentagoneconsultinggroup@gmail.com

18 octobre 2016

Critiques sur le dernier sondage du BRIDES


Réaliser des sondages électoraux en Haïti devient, depuis quelques années, très récurrent. Ils sont commandités par des candidats ou des personnes anonymes ou encore ils sont généralement réalisés par des firmes de consultation expertes en la matière.
Dans ce domaine, le Bureau de Recherche en Informatique et en Développement Economique et Social (BRIDES), est l’une des firmes haïtiennes ayant produit le plus de sondages électoraux. Son dernier en date, réalisé entre le 28 septembre et le 1er octobre 2016, a provoqué  beaucoup d’interrogations au niveau médiatique et des cercles intéressés de la société civile. Ce qui nous a incité à consulter le document « Cartographie Electorale et Politique du BRIDES Elections 2016. Troisième Sondage national d’opinions renseignant les Citoyens et Citoyennes sur les possibilités de vote pour des candidats à la présidence, au sénat et à la députation aux prochaines élections. Sondage du 28 septembre au 1er Octobre 2016 » et à écrire le présent article. Nous mettrons en exergue quelques faiblesses techniques décelées au niveau dudit document.
Rappelons, tout d’abord, qu’un sondage électoral est un cas particulier de sondage d'opinion (ou encore enquête d'opinion). Lequel est  une application de la technique des sondages sur un groupe humain visant à déterminer les opinions (ou les préférences) probables des individus le composant, à partir de l'étude d'un échantillon de cette population. Cela dit, comme toute étude scientifique, le sondage électoral a ses limites et peut évidemment contenir certaines failles ou faiblesses techniques.
Au niveau dudit document, en parlant de faiblesses, il y a lieu de mentionner et d’analyser ce qui suit :
1.            Aucune précision sur la méthode de choix des Sections d’Enumération (SDE)
Nulle part dans le document, le BRIDES n’a indiqué la méthode utilisée pour choisir les 476 SDE où les personnes ont été interviewées. Cette information est, pourtant, très importante car le choix des SDE est le premier niveau d’échantillonnage utilisé par cette firme pour mener son sondage.
Mal choisir les SDE revient à avoir un échantillonnage biaisé dès le départ. Alors, pourquoi n’y a-t-il aucune précision sur la façon de faire ce choix? 
2.            Choix des circonscriptions comme le plus bas niveau de représentativité et marge d’erreur de plus de 10%
Le choix du nombre de personnes à interviewer est fait sur la base des circonscriptions électorales. En effet, le document a précisé ce qui suit : « L’échantillon est constitué de 13614 à raison environ de 100 personnes par circonscription électorale constituée d'une seule commune et environ 150 pour des circonscriptions électorales constituées de 2 ou 3 communes ».
Ce choix comporte plusieurs problèmes majeurs.
Premièrement, le choix n’ayant pas été réalisé sur la base du nombre d’électeurs par circonscription induit des taux d’erreur élevés (plus de 10%) au niveau de chaque circonscription. Or, un sondage avec plus de 10% d’erreur n’est vraiment pas précis.
Si des intervalles de confiance sont réalisés pour chaque candidat avec cette marge d’erreur pour les résultats des candidats à la députation, des candidats au sénat et des candidats à la présidence au niveau de chacune des circonscriptions, il sera très difficile de savoir où un candidat dépasse réellement un autre dans une circonscription. Par exemple, le candidat A obtient 30% des intentions de vote et le candidat B 13% au niveau de la circonscription X avec 10% comme marge d’erreur signifie que le candidat A possède une marge des intentions de vote réelles entre 20% et 40% et le candidat B entre 3% et 23%. Donc, il se peut que le candidat B possède, en réalité, plus de partisans qui vont le voter que le candidat A si le vrai pourcentage pour le candidat A est 21% et le candidat B 22%, tous compris dans l’intervalle de confiance des deux candidats.
Deuxièmement, le nombre de personnes interviewées au niveau de chaque département devient fonction du nombre de circonscriptions que comporte le département et non du nombre d’électeurs potentiels au niveau du département. Ainsi, le Nord a eu beaucoup plus de personnes interviewées que l’Artibonite alors que ce dernier a presque deux fois plus d’électeurs potentiels que le département du Nord[1].
3.                       Inadéquation entre la formule utilisée pour déterminer l’effectif des individus et le nombre de SDE au niveau de chaque circonscription électorale.
Au niveau de la méthodologie, il est écrit que : « d’abord l’échantillon est constitué de 13614 à raison environ de 100 personnes par circonscription électorale constituée d'une seule commune et environ 150 pour des circonscriptions électorales constituées de 2 ou 3 communes. Ensuite, les ménages ont été choisis au sein des SDE à raison de 25 par SDE ». Les 13614 ménages ont donc été tirés de 476 SDE (4*119).
Ce qui est anormal !
Cette formule marche effectivement pour  une circonscription électorale constituée d’une seule commune (100 ménages =25ménages/SDE * 4 SDE), par contre ce n’est pas le cas pour les circonscriptions composées de 2 à 3 communes (150 ménages ≠ 25 ménages par SDE * 4 SDE).
De fait, la formule du nombre total de SDE retenu devrait être : 
Z=4*X+6*Y
Avec :
Z : Nombre de SDE retenus
X =Nombre de circonscriptions avec une seule commune
Y = Nombre de circonscriptions avec 2 ou 3 communes
On aurait eu plus de 476 SDE au total si effectivement 25 ménages étaient choisis par SDE.
4.                       L’unité statistique choisie et la méthode de tirage
 «  Au sein de chaque ménage une personne de 18 ans et plus est choisie au hasard suivant la méthode de Kish ».
Le ménage est  donc choisi comme unité de base de l’échantillonnage. En choisissant une personne par ménage, le chercheur déduit-il de manière implicite que le choix de cette personne représente celui du ménage ? Or dans la société haïtienne, aucune étude, à notre connaissance, n’a permis de conclure qu’à l’intérieur d’un ménage, le choix, lors des élections, est uniforme.
De plus, en appliquant la méthode de KISH pour tirer un individu au sein des ménages sélectionnés, à l’intérieur d’une même SDE, la probabilité qu’un potentiel électeur soit interviewé est fonction du nombre de personnes éligibles dans son ménage. Les potentiels électeurs n’ont donc pas la même probabilité d’être tirés.
Par exemple, la probabilité de tirer un individu éligible au niveau d’un ménage avec 2 personnes éligibles est de 1/2 or dans un ménage avec 5 personnes éligibles, il est égal à 1/5.
Il n’est donc pas trop commode d’utiliser les résultats de ce sondage pour extrapoler sur la population des potentiels électeurs. Il n’est même pas possible de l’extrapoler sur la population des ménages.
5.       Taux de Participation et taux de détention de carte électorale
Considérant les tableaux 5 et 6 du document en question, le taux de détention de carte électorale et le taux de participation aux élections à venir sont respectivement de 98.6% et de 96.2 %.
Tandis que :
-          D’une part, au sein de la population totale, au regard des élections du 25 Octobre 2015, le taux de participation tournait autour de 30% à 32.5%, selon l’Organisation des Etats Américains (OEA)[2] et l’Observatoire Citoyen pour l’Institutionnalisation de la Démocratie (OCID)[3] ; Faire un bond à plus de 95% de participation relèverait du miracle, compte tenu des taux habituels de participation.
-          D’autre part, le taux de détention de carte électorale en Haïti est d’environ 86.5%. En effet, selon les données disponibles sur le site de l’Office Nationale d’Identification (ONI), 5,447,111 personnes ont une  carte et la population âgée de plus de 18 ans selon l’Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique (IHSI) est de 6,296,351.00.
Ce qui montre une fois de plus qu’il existe des biais considérables au niveau de l’échantillon tiré.
CONCLUSION
En dépit de ces faiblesses constatées, ce sondage présente des données qui peuvent être exploitées et utilisées avec beaucoup de précaution. De plus, conscient que les statistiques deviennent de nos jours, un outil incontournable dans les prises de décisions, réaliser des sondages électoraux est une initiative à encourager !

De fait, Il serait très intéressant que d’autres firmes évoluant dans ce domaine organisaient elles aussi des sondages avec des méthodologies plus appropriées.


Radjiv Thaylor ZEPHIRIN                                                      Pierre Philippe Wilson REGISTE
                                                     




[1] IHSI, Population totale, 18 ans et plus, ménages et densités estimés en 2015, Mars 2015, p.21
[2] http://www.hpnhaiti.com/site/index.php/politique/17175-haiti-elections-taux-de-participation-30-loea-appelle-au-calme
[3] http://ayitinews.com/haiti-elections-un-taux-de-participation-de-32-5-selon-locid/

28 septembre 2016

Jeunesse, Émergence et innovation (JEI)

M’inspirant de la fameuse assertion du général Douglas Marc-Arthur : “la jeunesse n’est pas une période de la vie. Elle est un état d’esprit, un effet de la volonté, une qualité de l’imagination, une intensité émotive, une victoire du courage sur la timidité, du goût de l’aventure sur l’amour du confort. On ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d’années, on devient vieux parce qu’on a déserté son idéal[..]”. Je me suis souvent mis à réfléchir sur ce qu’est la jeunesse pour ceux qui disent tout le temps : « jeunes, vous êtes l’espoir de ce pays, moi j’ai déjà tout essayé et ce pays-là est difficile, il est temps que vous changiez de conception pour permettre à Haïti de renaître ». Comme si la renaissance d’Haïti dépendrait d’un simple souhait de la génération d’avant à la génération d’après. Or l’idéal actuel de la grande majorité des jeunes haïtiens ne font que se conforter à l’esprit de ces gens des générations perdues qui n’admettent pas le fait qu’il n’y a pas de génération spontanée et que normalement l’état actuel de cette jeunesse de laquelle ils se plaignent dépend des conséquences de leur pauvre inconséquence. Ceci résulte du fait qu’ils n’ont pas pu prendre conscience qu’ils étaient devenus vieux parce qu’ils ont toujours déserté leur idéal qui serait consisté en un sacrifice générationnel en vue d’assurer ce passage de flambeau pour d’autres sacrifices dans le bonheur du pays.
C’est à se demander aussi si rien que le fait de dégager sa prise de conscience du manque d’idéal de la jeunesse actuel puisse servir de tremplin idéologique à cette renaissance que l’on souhaite. Alors que la jeunesse suit des modèles transmis par les générations passées, d’où cette difficulté à conserver dans leur esprit le courage de dépasser l’appât du gain, l’amour du confort, la peur du lendemain, l’envie de se tailler un poste, une place dorée pour ne faire que s’enrichir au détriment de la majorité d’autres jeunes. Et ceux qui se réclament défenseur de ce changement, vont dédier sans conviction aucune aux jeunes les plus naïfs les mots propagandistes d’élection, crématoire manipulatoire de certains rêves « nan pouvwa sa, nou pral panse pou tout jèn, avni peyi sa » quand la folie du pouvoir devient le coup stratégique. Je me demande alors pourquoi ces gens-là pensent qu’il y’aurait une jeunesse après une course à la richesse sans vraiment montrer par la suite l’effet de leur volonté de refuser le statu quo, constituant le néant d’esprit empêchant aux jeunes de s’ouvrir autrement vers l’avenir sans crainte du lendemain.  Un lendemain où le seul espoir qu’on peut nourrir se résume en la possession d’une grande maison, des voitures, entretenir des femmes ou des « gars » ça et là, voyager sans relâche.
Il y’a une fuite vers le paradis destructeur de cette pauvre jeunesse haïtienne piétinée, manipulée, non formée, non citoyenne et non conscientisée par l’ampleur des difficultés dans lesquelles pataugent un ensemble de gens de ce pays n’ayant aucune foi en un lendemain meilleur pour tous et pour toutes ,réduisant leur étude à un simple passage vers un prétendu luxe, sans réceptivité pour pouvoir se sentir concernés en vue de rompre avec certaines vielles conceptions(sèl mwen pa ka chanje peyi sa),et très pessimistes puisqu’ils se voient exclus ou dépendants de ces vieilles habitudes de ces pauvres gens qui ne font que prendre Haïti comme une terre de transit et non comme leur propre patrie. C’est ce qui me pousse à dépasser ce cadre de pensée afin d’arriver à imposer à l’esprit une discipline pour réfléchir à une possible innovation en vue d’atteindre un seuil d’émergence susceptible d’animer notre quête d’idéal.
Les réflexions à ce point vont spécifiquement se centrer sur trois termes clés qui s’imbriquent : Jeunesse-Emergence-Innovation. (JEI)
Pour ajouter à la réflexion de Marc Douglas, il convient de dire qu’être jeune, c’est être enthousiaste, ouvert d’esprit, sûr de soi et de son pays, remettant en question le statu quo, croyant en un lendemain meilleur moyennant sa participation sans réserve aucune. Le jeune est donc celui qui préfère désobéir pour combattre l’injustice, qui lutte pour décider de sa vie et de l’avenir de son pays, qui est prêt à se livrer dans une lutte à mort pour la patrie et qui croit vraiment qu’il a le pouvoir de changer la société. A cet effet, que dire de notre jeunesse qui croupit sous le poids du passé de leurs ainés ? Comment peut-on envisager un changement de paradigme si seulement on ne s’engage pas de manière acharnée à lutter pour une nouvelle manière de faire, une nouvelle façon de se concentrer sur un idéal qu’ensemble on devrait construire ; sans envisager des ruptures à certaines formes de pensées qui retardent et empêchent d’espérer ? Pour cela, il conviendrait de développer un esprit innovateur.
L’innovation est le premier niveau d’engagement à prendre par les jeunes de ce pays, puisqu’il sera tout à faire nécessaire d’émerger par un « choc du renouveau » afin d’évacuer toute peur, toute inquiétude en évitant à ce qu’on fasse face à la difficulté de voir que chacun adopte personnellement une attitude par rapport à ce qui les attend demain. Il faut se porter garant de l’aurore d’un changement qu’ensemble, par l’intermédiaire des directives définies, on puisse se construire au moment où tout jeune se sent sensibilisé par l’urgence de se sacrifier pour les générations à venir. D’ailleurs, il faut dire que le but de toute innovation c’est d’améliorer l’existant par un changement d’usages et d’habitudes, par un dépassement des coutumes drôlement conservées dans les rouages de l’ancienneté tranquille qui constitue un véritable blocage à nos progrès d’esprit. Ainsi, il faut dire qu’il importe de se faire sentir en tant que jeune pour être reconnu comme existant dans un milieu social où des gens se sentent condamnés à préserver le statu quo. L’innovation ne sera jamais possible que s’il y’a convergence des conceptions des gens alarmées par la situation, ajoutons la bribe de Phrase de la revue Pluriel #3 sortie en janvier 2010 sous le titre « L’Innovation ou le choc du renouveau » :
 « L’idée géniale ne se trouve pas toute seule dans un coin. Elle naît puis mûrit de la rencontre fortuite et spontanée entre des divergences, des échanges ouverts, des interactions inédites entre les intelligences. Elle prend sa source dans les contrastes et les imprévus. »

Par le biais de ce travail, sans attendre que ce soit des gens de toute génération qui nous identifient en tant que jeunes, nous serons émergés au sein de la société et notre image sera tenue par tous les citoyens et citoyennes désireux (ses) du changement. L’émergence de la jeunesse au sein de la société haïtienne doit inévitablement passer par de nouvelles manières de faire, d’agir et par l’insertion en notre inconscient d’un idéal clairement défini selon des valeurs haïtiennes adaptées à notre réalité anthropo-sociale. On doit poursuivre ensemble cet idéal, car on cessera de voir en nos idées des illusions lorsqu’on que nous soyons assez cohérents, organisé, décidé, alors serons-nous aussi nombreux qu’il le faut à soutenir cet « idéal construit ».
Comme le souligne l’école philosophique britannique d’émergence, il importe de lier l’émergence à la nouveauté que puisse mobiliser notre créativité naturelle qui sera rendue possible par nos différents dépassements. Ces derniers auront des effets imprévisibles et imprédictibles sur la société qui se verra s’engager dans l’effort de transcendance. Tout cela sera possible si ensemble on s’engage à la poursuite de l’idéal construit sans crainte du lendemain.
Charly Camilien VICTOR

Etudiant en Psychologie et en Sciences économiques