La 4e
édition du rendez-vous trimestriel d’exposition et de création
artistique vive, LivingHArt, aura lieu ce dimanche 18 Juin 2017 à La Reserve
Restaurant, pour lancer une saison estivale qui s’annonce riche.
Living Haitan Art,
dit LivingHArt n’est plus aujourd’hui le premier fait d’arme dans l’événementiel
de la jeune designer haïtienne tenace et fougueuse, Rose Gaëlle Pierre. C’est
devenu un rendez-vous trimestriel d’exposition artistique unique en son genre.
LivingHArt, en
moins de 2 ans s’est installée comme une tendance qui prend chair, une nouvelle
approche dans la promotion de nouveaux talents et la vente de l’art haïtien. Une
bonne frange de la jeunesse l’accueille déjà avec enthousiasme et satisfaction.
Si au départ, les ‘lineup’ peu denses et des artistes pas encore confirmés
avaient du mal à attirer la grande foule et électrifier une assistance jeune et
curieuse. Aujourd’hui, délocalisé à Pétion-Ville, à la Reserve Restaurant,
LivingHArt promet désormais à chaque édition une ambiance bouillante et dévoile
son petit de lot de surprise. Nous ne savons jamais à l’avance le tour que Gaëlle
va sortir de son « djakout ». Un caricaturiste intéressant ou un
slameur talentueux et captivant ?
Gaëlle doit le succès
et la continuité de LivingHArt à sa détermination et le coté innovateur de sa
personne. Mais aussi, elle a su, depuis le début, agrémenter l’événement d’une particularité
rappelant un grand principe de festivals à succès tels le FIEALD-Festival
international d'expression artistique libre et désordonné-, par exemple. L'idée est simple, c’est offrir
un lieu d'expression artistique pas trop sélectif pour les artistes en herbe ou
en promotion. Sans aller en profondeur dans la constitution des ‘lineup’, il
apparait très clair qu’à LivingHArt la priorité n’est pas de regrouper une pléiade
d’artistes ayant déjà un nom et tout un passif dans leur domaine. Ainsi, longtemps
tapis dans l’ombre des bals et des festivals de Kompa et autres, des rappeurs,
slameurs, poètes et j’en passe s’y font dépuceler, pour le plaisir d’un public
en quête de découverte.
LivngHArt, ça se revêt
aussi d’une couleur assez locale, nous y retrouvons surtout de l’art haïtien.
Il n’y a pas cet impératif d’aller piocher dans des cultures étrangères pour
nous apprivoiser avec de l’art venant d’ailleurs. Les artistes et les expressions
de toutes sortes que nous y trouvons se rattachent de quelque manière que ce soit
à notre terroir.
A LivingHArt, ça
respire la jeunesse et Gaëlle en garde jusqu’ici le coté original.
Jeune et patiente,
malgré les succès des éditions précédentes,
Gaëlle garde la tête sur ses épaules. L’événement regroupe plusieurs domaines
artistiques: caricatures, spectacles vivants, spectacles musicaux (rap, slam,
kompa, etc..), et des expositions de tout genre qui se succèdent. Cette
diversité, ç’est ce qui rend LivingHArt si unique et qui fait qu’il continue à
devenir de plus en plus attractif.
Cependant, pour se
hisser au sommet des ambitions de sa conceptrice, LivingHart devra pouvoir
surmonter certains défis. Le premier serait de perdurer. Dans le domaine de l’événementiel
en Haïti, tout devient très vite lassant et est vite oublié. Nous nous
attarderons pas dans une analyse en profondeur, mais voyons rapidement deux
facteurs fondamentaux expliquant cette réalité.
Le premier
concerne le public. Habitué à un mode de divertissement traditionnel où les
spectacles et les événements artistiques se suivent et se ressemble, le public haïtien
semble ne pas savoir apprécié un loisir concocté et offert dans le souci de
l’innovation. Et quand je dis public, j’inscris la jeunesse d’aujourd’hui en
ligne de force. Un défi de taille si nous considérons que ce qui anime même le
moteur de LivingHArt, c’est l’innovation.
Le second
concerne, le sponsoring. Une question qui me revient souvent : En matière
d’événement artistique ou culturel de nos jours, aux yeux des grandes
entreprises de la place, qu’est-ce qui est sponsorisable ? Les événements
semblent être évalués plus pour les gens qui les représentent et le nombre de
gens susceptibles de s’y rendre que pour ce qu’ils représentent vraiment ;
il est difficile sans « contact » de tirer son épingle dans un
environnement devenu de plus en plus hostile et mesquin. Un enjeu de taille,
qui constitue un fardeau pour tous ceux qui s’investissent dans ce secteur chez
nous.
Comme le dit notre
adage « Piti, piti zwazo fè nich li » et c’est tout le bien que nous
souhaitons à LivingHArt. Muni déjà du caractère festif et organisé à époque
fixe et récurrente que cet événement devienne notre « Petit Festival trimestriel d’Art Haïtien ».
Nathanaël DELVA